Shinori Nara
Chuunin
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31Date d'inscription :
02/09/2008Nombre de messages :
18Localisation :
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Sujet: Face à son ennemi Sam 13 Sep - 2:14 |
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Il se tenait en retrait, le souffle court, à demi-dissimulé dans l'ombre de la ruelle. La peur lui nouait les entrailles, lui siffonnant ses énergies à la façon d'une sangsue. Mais qu'est-ce qu'il lui avait prit de faire ça ? Que voulait-il se prouver en venant ici ? Il avait été idiot, ça c'était une certitude. Il était parfaitement conscient du danger implacable que représentait ce stupide tour de force. Mais pourquoi avait-il été assez crétin pour espérer que la situation ait changée ? Pourquoi croyait-il encore que, du jour au lendemain, il pourrait se balader dans les rues, à la vue de tous, comme si de rien n'était, comme si la menace n'existait plus. C'était de la folie, mais c'était compréhensible.
Cela faisait des années qu'il n'avait plus arpenté les rues du centre ville de jour, rongé par la peur insurmontable des foules qui l'habitait depuis le jour funeste de son inscription à l'académie. Il avait tenté de se prouver à lui même qu'il avait changé, qu'après dix ans, il était désormet au dessus de tout ça...Hélas, il s'était trompé. Le simple son, une sorte de plainte continu, que produisaient les villageois en cette belle journée d'après midi lui donnait déjà des sueurs froides.
Il se tenait dans une ruelle étroite, à peine à deux mètres du pavé de la rue, et il ne désirait qu'une chose, prendre la fuite au plus vite. Mais une petite parcelle de son esprit, logique, rationnelle, miraculeusement épargnée par l'abrutissement de la terreur, lui soufflait qu'il devait le faire, qu'il devait marcher sur ces pavés, ne serait-ce que quelques instants. Mais il ne croyait pas en avoir la force. Aussitôt qu'il fermait les yeux, il voyait à nouveau ce désert de jambes, constament en mouvement, et ressentait cette solitude, une solitude brûlante, déchirante, incomparable. Ce sentiment que devait ressentir les grains de sable dans le désert, condamné à être perdus dans l'immensité, incapable de reconnaître leurs frères de leurs ennemis...
Pourtant, malgré l'angoisse qui le tenaillait, il parvint à faire quelque pas, les jambes tremblantes, et à sortir à demi de la ruelle. Jetant un regard appeuré vers les passants, il constata que la foule semblaient de plus en plus nombreuse à mesure qu'il la fixait. Serrant les machoires pour se retenir de crier, il fit un pas de plus, émergeant complètement à découvert. Échevelé à force de se passer la main dans les cheveux et encore plus blème qu'à l'accoutumé, il avait l'air d'un fou furieux. Son regard était rivé sur la foule comme si ça vie en dépendait. Pendant trois secondes interminables, il ne bougea plus, puis il bondit en arrière quand l'un des passants lui jeta brusquement un regard inquisiteur. |
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