Mizu no Kuni

Invité

(Je ne joue ici pas Kagamiko mais un PNJ)

Deux longues journées étaient passées depuis que Kad, jeune rouquin aux mimiques mélancoliques avait intégré cette boutique. La boutique ! Plusieurs mois de lutte pour mener cette échoppe au sommet du marché en avaient fait le temple de l'élégance. Car bien des concurrents durent passer la clef sous la porte après ça. Car eux, n'auraient jamais, Ô grand jamais proposé des armures en coquilles de moules vernies ou de la lingerie pour crocodile d'appartement. Kad pourtant ne réalisait pas sa chance, accoudé sur le comptoir à faire d'incroyables recherches au plus profond de ses narines. Il du aller aider une cliente pourtant. Elle se présenta rapidement comme sourde, muette, et hélas aussi unijambiste qu'un flamand rose au pied levé. Il avait du mal à communiquer avec elle, surtout au sujet des pantalons. Cette pauvre femme voulait sûrement acheter une robe pour masquer sa prothèse qui Kad le remarqua n'avait rien de fortement esthétique. Le pauvre rouquin claqua des dents, paniqué dans une telle situation. Bien consciente que son employé avait besoin de réconfort, la gérante de la boutique s'en approcha. Elle adressa un agréable sourire à la cliente signifiant « Veuillez nous excuser ». Mais cette dernière l'entendit plutôt comme « Attends nous là, de toute façon t'as pas le choix », et peut être que ce sens était réellement dissimulé derrière son masque hypocrite. Un peu plus loin dans la boutique, la patronne saisit fortement les bras du jeune garçon :

« _Kad ! Tu es nouveaux, et c'est normal d'être angoissé surtout avec les invalides car souvent, la communication est difficile. Mais n'abandonne jamais ! Acharne toi, encore et encore. Frappe de la meilleure façon qu'il soit pour accomplir tes devoirs. »

Elle termina ses encouragements par un clin d'oeil bienveillant. Malgré cela, Kad la fixa, horrifié.

« _M...mmm...mmaaais...vv...v...v...vous êtes ssuuuû...sûre ? »

Sur quoi la patronne acquiesça puis ajouta :

« Ai confiance en toi, plus tu auras de poigne, plus tu seras fort et plus tu plairas à ton client. »

Alors Kad revint auprès de sa cliente qui s'impatientait déjà. Le jeune rouquin lui adressa un sourire, puis abattit son poing de toutes ses forces sur le visage de la femme. L'invalide chuta en arrière, sa nuque se rompit sur le coin d'une étagère qui brisa sa colonne vertébrale. La pauvre cliente s'écrasa sur le sol, paraplégique.
Un hurlement déchira le silence effrayant :

« _KAAAAAD !! QUAND JE TE PARLAIS DE FRAPPER C'ÉTAIT UNE IMAGE » !!!

Le sang du jeune Kad s'inversa dans ses veines, son coeur bondit. Il se mit à hurler d'une voix hystérique et aigu. Il n'attendit pas un signal de sa supérieure pour s'enfuir et courut. Il ouvrit les portes rapidement, ne se retourna pas et quitta la rue en trois enjambées. Quelques pas de courses et de larmes plus tard le malheureux se trouvait devant le parc. La nature domestique qui l'observait ne pu qu'avoir pitié de cet être maladroit. À force de tout prendre au pied de la lettre, sa vie n'avait été qu'un long fleuve tourmenté. Et si le torrent des événements l'avait mené à faillir sans cesse, c'était uniquement par sa faute. Il n'avait pas grandit. Il n'était pas l'enfant devenu grand mais l'adulte resté petit et parfois puérile. Kad voulait se purger de la boue de ses pleurs. Il ne trouva pas de mouchoir dans ses poches. Le jeune homme plongea sa main dans une poubelle, y prit un carton humide dans lequel il se moucha. Il jugea sa substance nasale dans le carton, puis la jeta loin devant lui. Mais le son que produisit l'objet à l'impact le surprit. Kad fronça les sourcils. Effectivement, le projectile organique n'était pas tombé quelque part sur l'herbe mais sur le visage d'une jeune promeneuse jusqu'ici tranquillement allongée sur la pelouse. Kad se frappa le front, s'injuriant lui même. Quelques bégaillements, un semblant d'excuse tremblèrent entre ses dents.

Mizu no Kuni

Kiri no Satô

Mizu no Kuni

Kiri no Satô

Mizu no Kuni

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