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Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
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Yû Yuyu
Chuunin

Yû Yuyu

Féminin

Age : 29Date d'inscription : 15/03/2008Nombre de messages : 214Localisation : Je ne me présenterais sous aucune autre bannière que celle de Kiri

MessageSujet: Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Icon_minitimeDim 24 Aoû - 23:19

Spoiler:

D’une humeur massacrante. Mais que signifie donc une humeur massacrante ? Humeur haineuse et ténébreuse ? En colère ? En quête de vengeance pour de grandes rancœurs ? Sûrement pas non, en sachant que gentillesse rime avec hypocrisie et non avec politesse, sachant que tristesse rime avec stratégie au combat et non avec chagrin, il est difficile de penser que l’humeur massacrante rime avec grosse colère car si je puis dire c’est un peu l’état permanent dans lequel se trouve la jeune fille, ce n’est jamais la paix intérieure pour cette fille à l’affinité brûlante. Non je pense que la définition diffère selon les personnes, disons que d’humeur massacrante pourrait par exemple s’apparenter à déprimée, livide, pas dans son assiette, totalement à côté de la plaque, marche de travers et chantonne un tout petit chant, ressemblant vaguement à ce qui pourrait être une berceuse. Mais ce n’est pas un exemple car ce qu’elle faisait en cet instant même était bel et bien réel, en effet, l’ombre d’elle-même, elle traînait ses deux jambes plus lourdes que jamais. Cernes et pâleurs s’étaient emparés d’elle, se l’étaient acquise et semblaient ne plus s’en découdre, bien décidées à la garder dans leur cocon de rumeurs tremblantes.
Cela faisait déjà quelques jours qu’elle agissait de la sorte. Ne mangeait plus, ne dormait plus, ne vivait plus. Dehors les passants la regardaient d’un œil interrogateur et quelque fois méfiant, quand elle se mettait à les regarder, il détournait leurs regards car elle semblait les percer par la seule force de sa présence. S’ils osaient poursuivre leur chemin en la regardant faiblir, ce qu’elle détestait plus que tout, elle se ferait une joie de les descendre, de les rabaisser à son propre niveau, eux qui se croyaient déjà en haut. Car la jeune fille tombait, tombait, tombait dans un puits nouveau, la profondeur ne se comptait plus tellement elle était immense, on aurait pu la comparer avec l’infinité mais qu’est-ce, l’infini ? L’infini c’est le néant. Quiconque emprunte l’infini n’en fini jamais. Pourtant elle, elle était quasiment finie, sa flamme s’éteignait. Le bois se consumait, les flammes se faisaient de moins en moins vives, ternes, elles ne donnaient plus assez de chaleur pour alimenter la braise, un coup de vent, de ce vent qui aurait pu la rallumer, et elle s’éteindrait. Il pleuvait, comme toujours, il ne fallait pas attendre le moindre rayon de la part du soleil aujourd’hui. Pourtant en ces lieux toujours parcourut de brume, il régnait une atmosphère différente, ce n’était pas comme tous les jours, la pluie n’était pas la même, les gouttes plus grandes, les averses plus fréquentes. Sous un tel temps de pluie, les habitants restaient cloîtrés chez eux, peut-être l’averse provoquerait-elle une mini tempête.

Peut-être le ciel voulait-il évitait ce qui inexorablement devait se produire, il avait tort. En s’exhumant de la sorte, il ne faisait que la pousser encore plus vers le torrent qui dériverait au large grâce aux courants imperturbables. Mais peut-être était-ce ce qu’il voulait après tout. En ces temps diluviens, seuls trois ou quatre têtes se plaisait à défier le temps, elle en faisait parti. Elle accueillait cette pluie avec plaisir, voir l’état du ciel qu’elle s’est mise à apprécier comme tout citoyen de Kiri lui plaisait, certes elle ne voyait rien, certes elle était trempée, certes elle avait froid mais au diable ses humeurs. Elle s’assit sur un banc où elle posa tout le long de ses jambes et, pour la première fois depuis trois, maintenant quatre jours put s’apaiser. Fermant les yeux, elle s’imagina milles fois dans sa tête ce que serait une vie normale. Une famille, des frères et sœurs, des amis, des ennemis….Elle semblait en avoir tellement qu’ils étaient devenus insignifiants. Yuki se leva après être restée plus de dix minutes, allongée. Désormais elle souriait. Eclatant sourire. Terne mais heureux. Elle fit plusieurs détours, passa plusieurs fois devant les même bâtiments, pourquoi de tels actes ? Sans doute pour les admirer une dernière fois car bientôt, elle quitterait cette vie pour s’en construire une nouvelle. Espérons que les dieux seraient avec elle et lui accorderaient ce privilège. Au bout d’une heure de marche, elle passa enfin par un endroit qu'elle n’était pas encore venue admirer. Elle posa ses mains, bientôt ses bras ainsi que sa tête sur les barreaux du pont. Pont Jun’Koku. Théâtre de nombreux événements comme celui qui bientôt s’y produirait. Elle admira cette vue, bien qu’elle ne put voir grand chose notamment du au déluge carnassier qui semblait se délecter de tant verser d’eau.
Certains phénomènes ne s’expliquent pas, quand dans certaines contrées, il pleut à grand coup de corde, certaine manquent cruellement de l’élément vital à la vie. On pourrait dire la même chose des gens. Quand certains croulent des jours paisibles et heureux, d'autres s'écroulent sous le joug infernal et sombres dans des cauchemars qui bientôt deviendrait réels. La seule eau, semblait-il qui ne voulait pas être versée fut ses larmes. Des larmes ne voulant se résoudre à quitter le doux cocon de son cœur, un cœur lourd comme une pierre qu'aucun acier ne pourrait pourfendre. Mais la pluie s’arrêta au moment même où elle vit au loin une silhouette se dessinant sur l’aquarelle qu’était l’espace. Du moins elle se calma car rien ne semblait pouvoir arrêter les chutes d’eau qui déjà inondait ses pieds.

Silence…Elle ne savait pas encore à qui elle avait affaire, mais étrangement elle savait déjà ce qui sortirait de cette silhouette. Il lui faudrait maintenant dire adieu à cette ombre indécise.
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MessageSujet: Re: Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Icon_minitimeDim 31 Aoû - 19:58

Hamako, après plusieurs jours d'intenses remises en question, était finalement venue à une conclusion. Oui, une conclusion de sa vie. Voyant que finalement elle avait assez profité de tout ce qu'elle connaissait sur cette terre, et négligeant ce qu'elle aurait pu encore connaître. Elle se présenta devant le comptoir de la bibliothèque. Sa patronne détourna les yeux de son livre et lui sourit, silencieuses toutes deux. La fondatrice prit la parole :

« _Je quitte Kiri ».


La bibliothécaire leva sa masse tant bien que mal. Elle frappa du poing sur la table, faisant s'écrouler les étagères alentours. Immergée dans sa propre pluie de salive, elle hurla :

« _HAMAKO !!! TU NE VAS PAS PARTIR COMME ÇA !!! J'ai fermé les yeux sur ta situation car tu as travaillé pour moi, mais je vais te dénoncer aux autorités pour avoir vécu clandestinement dans notre ville si tu pars !! »

La fondatrice des Ikedas, sans aucune hésitation sortit toute la fougue qu'elle avait dans le coeur. Elle s'était trompé quant aux intentions de son hôte, elle n'était attirée que par le profit et Hamako venait de s'en rendre compte. Avec une lenteur due à son manque de pratique, elle exécuta une série de signes incantatoires. Les sons de la rue se brouillèrent, toute la matière qui formait le comptoir trembla, et se transforma en une masse gigantesque de fils de bois, de tissus, de papier ou de pierre. La vague gigantesque fondit sur la bibliothécaire qui fut ensevelie sous la masse de fils. Hamako ferma les yeux, la masse grouillante et la grosse femme à l'intérieur furent projetées à travers la pièce, défonçant gravement le mur de l'arrière boutique. Voilà qui pourrait retarder son ancienne patronne avant qu'elle ne quitte la ville. Elle allait sortir de la boutique lorsque milles douleurs lui arrachèrent un cri. Elle tomba à terre, tout à coup impuissante. Elle regarda ses mains, des rides longeaient ses doigts courbés par l'arthrose. Oui, elle connaissait bien ce phénomène. Cela faisait deux ans qu'elle n'avait tué personne, et maintenant son corps d'empreint la rejetait. Hamako avait perdu toutes les vertus de cette enveloppe en quelques instants. Dans la soie de ses habits, pourrissait le visage d'une vieille femme répugnante. Ses pas, trébuchants et titubants la menèrent vers la sortie. Elle ne regarda pas en arrière, elle ne voyait pas l'utilité d'offrir ses adieux à une si petite partie de sa vie. La bibliothécaire n'avait finalement vécu qu'une année avec elle, rien d'important donc. Dans les rues, bandits ou villageois, hommes d'affaire ou ninjas s'écartèrent devant le cadavre ambulant. Et elle riait, parce qu'à la recherche de l'ultime beauté toute sa vie pour attirer le regard, c'est à demi-morte qu'elle captait chacun des yeux de la ville. Rire triste. Ce vieux corps traînait, laissant les os paraître et claquer sous la fine couche de peau de ses jambes. Son visage vomissait, et la peau de ses joues vibrait à chacun des chocs de ses pas. Un fracas pourtant, la vieille Hamako venait de tomber à terre.


« Elle va se relever »... « Chéri va aider la dame »... « J'ai pas le temps pour les clodos »... « Elle mérite que ça, elle est bien trop laide pour se montrer finalement »... « Maman c'est quoi l'animal par terre ? »... « Elle me répugne »... »Ah elle se relève, ça m'évitera de me salir les mains ».

La vieille fondatrice tremblota, son dos courbé se déploya et elle continua à marcher. Hamako Ito, vieille et capricieuse meurtrière de 90 ans, sortit de Kiri et commença sa traversée du pont Jun'Koku. Enfin au milieu elle vit que la brume l'entourait. On ne voyait plus l'horizon et tant mieux, ce n'était plus maintenant qu'il fallait faire des métaphores sur l'avenir. Non, ce n'était plus l'heure. Faible, elle enjamba la barrière qui donnait sur le vide. En bas coulaient les eaux qui la lieraient à jamais à la mer. Son regard pourtant se détourna, ses muscles morts se contractèrent, elle sourit. Yû était là elle aussi.
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Yû Yuyu
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MessageSujet: Re: Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Icon_minitimeLun 1 Sep - 15:23

A mesure que le brouillard s’épaississait sous l’averse quasiment finie après avoir frappé le sol pendant près de trois heures entières. Désormais, la silhouette se faisait plus concrète. Elle ne l’avait jamais aperçue auparavant. Tremblante, une femme d’âge atteint subissait le sort que chaque être sur terre devrait un jour subir. Vieillir. Sans doute l’un des plus grands cauchemars de l’espace humaine, avare de beauté, la vieillesse fait sans conteste partit du cycle de la vie mais et c’est sans doute ce qui effraie le plus les populations depuis l’aube des temps car après avoir atteint le stade de l’age mûr, s’ensuit une période couronnée de souffrance où chaque pas devient un combat permanent. Chaque jours, les pensées se font de plus en plus noires, les souvenirs de moins en moins compréhensibles, les souvenirs d’une jeunesse heureuse s’effacent pour ne laisser plus qu’un trou constitué de chagrin, peine d’un jour quittait ce monde qui vous a banni car vous n’étiez plus assez « fraîche ».
Vient après ce que longtemps les populations ont craint par peur d’avoir trop fait de mal et ainsi d’être envoyé dans un endroit où il n’y aura pas de repos : la mort. Pour certains, une peste qu’il faudrait à tout prix éloigné, pour d’autres, une bénédiction des dieux ou bien une libération de l’âme qui ne se complait plus en son corps et rêve de pouvoir voler librement, sans être condamné à errer sur ces terres cruelles, où feu et sang sont les maîtres clés. Le feu…L’eau est tellement plus calme, sereine, symbole de renaissance. Si l’eau est un signe de vie alors le feu n’est qu’un symbole de mort. Ce qu’on construit avec l’eau, on le détruit par le feu.

A l’image de la jeune fille, elle se savait destructrice, hypocrite. Cherchant l’affinité douce au détriment de celle que l’ont nomme brûlante, perdue, elle avait donné milles baisers aux saveurs pimentées. Certaines, moins épicées que d’autres avaient réussit à passer, d’autres s’étaient fait sentir comme un coup de fouet sur la chair endolorie. Elle avait essayé de changer, mais ce qu’elle fait, c’était juste donner des baisers un tout petit moins épicés.
Prions pour qu’elle se réincarne en quelqu’un de meilleur.
Elle regarda cette étrangère passer. Elle la salua d’un signe de tête et d’un petit bonjour. Elle se replongea alors dans la contemplation de ce pont à l’architecture moderne ainsi qu’à l’eau caractérielle des paysages de Kiri.

« Vous ne devriez pas rester dehors…Il fait froid. »


Elle ne voulait pas en parler mais elle avait tout de même entendu de loin les piaillements des gens à son égard. Cruels, tout comme elle.


[Petit post >< Mais j'ai rine trouvé d'autre à dire x) ]
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MessageSujet: Re: Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Icon_minitimeMer 17 Sep - 19:15

Hamako, autrefois gracieuse et haute, aujourd’hui ne se retrouvait plus que le dos courbé et les rides, déformant son visage semblait lui crier de se taire. De ne pas parler, de ne pas sourire, de ne pas exprimer ses émotions. Elle lui murmurait de mourir, ses rides, en accord avec le temps ne souhaitait qu’une chose, ne pas voir accroître leurs frères. Mais il n’était pas les seuls à le murmurer, cette femme, inconnue, semblait au plus bas de l’échelle. Peut-être même encore plus profond que le fond du puits où se trouvait Yû. Si les deux était descendue dans les profondeurs, qui diable pourrait-il me dire pourquoi elles ne se captent plus ? Pourquoi ne se reconnaissent-elles plus ? Pourquoi n’osent-elles pas avancer ? Différentes, elles avaient choisi des chemins différents mais le bout serait le même car si elles se trouvaient toutes les deux en ce moment même sur ce pont, là où l’eau est pure, c’était parce qu’elle recherchait la même chose, pas forcément pour les même raisons. Plus ou moins tragiques, plus ou moins ironique. L’une cherchait la libération de ses douleurs ainsi que la rémission de ses torts et vices qu’elle ne parvenait à se découdre étant ancrés à elle. L’autre cherchait simplement à être libérée de cette vie sans sens, ni queue, ni tête, car dans l’univers empli de quotidien, elle s’ennuie. D’ailleurs, même si elle avait voulu rester plus longtemps en cet endroit, elle n’en aurait pas eu l’occasion. Stupide enveloppe charnelle, stupide mortalité, même si certains immortels ont souvent rêvé de la mortalité. Surprenant comme les gens recherchent toujours ce qu’ils n’ont pas et veulent s’approprier ce qui ne leur appartient pas. Le monde…est une continuelle convoitise, les mots charité et aide ne sont que des leurres, il y a toujours des fausses apparences qui se révèlent en levant le voile du mensonge. Pur sont les êtres qui les reconnaissent et savent s’en découdre ou au contraire vivre en passant outre après les avoir assumer.
Elle la regarda d’un regard qui lui fit froid dans le dos, comme meurtrier mais à la fois…douce et nostalgique. De ses prunelles brunes, elle semblait dévisager Yû, celle-ci soutint son regard. Et le miroir des regards, fissuré, s’ouvrit largement pour ne plus laisser paraître de faux-semblant. Des regards par dizaines, des expressions par milliers et elle comprit.

« Yuki. Je quitte Kiri. »


La jeune fille ne dit rien, submergée, vaincue par la créature qui lui faisait face. Comme troublée, elle ne lui répondit pas. Elle aurait voulu ne jamais la revoir, car elle l’avait poussé à se remettre en cause, et cela, lui avait fait mal. Très mal. D’une douleur inqualifiable. Heureusement pour celui capable d’entendre les douleurs de tout être qu’il ne se trouvait pas en sa compagnie. Deux fois, elles s’étaient vues, une fin en résultait, elles ne s’étaient que frôlée mais ce frôlement, ce simple contact avait suffit à les faire douter comme elle ne douterait plus jamais. Le contact fini, le monde semble s’écrouler, et il n’en résulte plus qu’une fin : La mortalité n’est belle que quand on y met fin soi-même.

« Ce chemin ne permet pas de quitter le village, du moins, pas du bon côté, ici, il n’y a que les lisières des forets et les océans à perte de vue à moins que tu ne prennes le même chemin que moi. »



La simple prononciation de ce nom suffisait à identifier qui se cachait derrière ce dos courbé et ce visage pratiquement centenaire, elle avait compris immédiatement. Hamako au kimono brodé finement à la main et aux belles couleurs. Comment n’avait-elle pas pu reconnaître cette manière de porter les kimonos ? Habit traditionnel qu’elle ne plaisait à bannir de son code vestimentaire. Un vieux journal, moisi par le temps, jauni par les épreuves du passé, il était plus âgé qu’elle, c’était sûr. Approximativement, on aurait pu lui donner une cinquantaine d’années et cela s’avérait vrai car le vieux journal commençait sa toute première écriture il y a 51 ans auparavant, comme l’indiquait la date sur la page qui était prête à se déchirer. Quand Hamako l’ouvrait afin d’y commencer la lecture, Yûki l’interrompu et referma le journal. D’un regard, elle lui fit comprendre qu’elle n’avait plus à se dévoiler comme elle lui avait demandé. Que sa confiance, gagnée mais rejetée ne se plaisait plus à savoir qui était vraiment cette femme. Le fait était là, l’existence de cette femme…elle ne voulait en savoir plus. A présent, elle ne considérerait Hamako plus que comme celle au kimono soyeux et aux paroles divines et elle ne voulait pas en savoir plus. De toutes façons, même si elle découvrait quelque chose qui pourrait s’avérer révélateur de pleins de mystères, elle n’en tiendrait pas compte. Ainsi le contenu d’une bonne deux cent cinquantaines de page du récit d’une vie dévoilant les faits et gestes ainsi que la plus intime des pensées d’Hamako ne changerait en rien son opinion. Ainsi, elle arracha le journal d’Hamako, l’ouvrit à une page aléatoire et en lut un simple passage :
« […], je me suis décidée à écrire, j’ai envie d’exprimer mon savoir, le transmettre aux générations futures. Je voudrais laisser une trace de moi, qu’on me reconnaisse autrement que comme…une meurtrière. Alors, je me nommerais Lô Clamzu. Tout simplement parce que c’est le premier nom qui m’est venu à l’esprit…[…] »

Elle referma le livre. Inconsciemment, elle le savait déjà. Le journal, elle le serra entre ses mains, gestes symboliquement affectueux et le jeta à l’eau.

« Allons-y »


Les lèvres d’Hamako se fendirent pour laisser place à une exclamation, pourtant frêle, comme si le vent avait pu l’emporter. Hamako la regarda et son expression définissait un l'éger :"Mais ?"


« - Mais je te connais bien assez comme ça…Tu es un grand écrivain, les gens n’auront pas besoin de savoir si c’est toi ou un autre qui l’a écrit, il restera au sein de la mémoire juste de magnifiques mots et de sujets dont on n’ose pas toujours parlé. D’ailleurs, je le savais déjà.»


L’on dit que le feu détruit, alors l’eau, son élément contraire, serait source de renouveau n’est-ce pas ? Si vraiment ce journal devait périr à l’eau, c’est qu’il n’était pas vraiment destiné à être lu. Yuki enjamba les barreaux qui tenaient le pont, se tenant sur les hauts pontons que chacun des ponts devrait posséder. Ainsi elle se tourna, vers Hamako, de dos vers l’eau, tomba.

*Je sais ce qu’à mon coûtera ta vue, Yuki…mais qui cherche à mourir doit chercher…ce qui peut tuer, et moi, j’en suis incapable…. *


Hamako murmura des paroles, son dernier jutsu, l’ultime, celui dont elle se souviendrait toujours pour l’avoir réalisé la toute dernière fois, à son tout dernier souffle. On ne sut jamais quelle technique elle employa, art secret et protégé du clan Ikeda, ni par quels moyens et avec quelles forces, mais une prison de fer enveloppa Yû pendant sa chute et, enjambant à son tour la barrière, Hamako sauta. La prison métallique, semblable au sarcophage qui l’avait déjà emprisonnée, il y a quelques temps, ralentit sa chute et le corps désormais inerte au vent d’Hamako eut le temps de rejoindre Yû. Immobilisée, incapable de produire le moindre son, Yû la regardait et Hamako aussi. Un regard, un toucher, une larme, qui s’évapore dans les cieux profond et le contact se brise. La partie, finie, s’achève. Tout est fini. Les corps passèrent, à la vitesse du son, d’une chute de plus de 1000 mètres les plongeant dans l’eau glacée et en l’espace d’une seconde, leurs souffles se rompit, l’eau pénétrant leurs poumons, noyant leurs intestins et transcendant leurs pores. La chute leur avait causé de grave lésion interne, notamment au crâne, ce qui les tua net. Il n’y eut ni souffrance, ni agonie. Juste le dernier fil…qu’on coupa.


« Et de là-haut le ciel m’observe, témoin de mon histoire. De notre histoire. De notre combat. De notre perte. De notre fin. Et de tant de souvenirs qui me reviennent. »

……






Ou presque, car ce que Yuki ne savait pas, à cet instant c’était que bientôt dans quelques heures, elle parviendrait à rouvrir les yeux, dans ce même monde et qu’elle aurait tout oublier, son nom, son reflet, ses connaissances, sa vie. Ce qu’elle ne savait pas non plus c’est que cette femme, Hamako lui avait offert le plus beau des trésors, le pouvoir de recommencer sa vie.
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MessageSujet: Re: Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Icon_minitimeMer 17 Sep - 19:22

[RP Clos]
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MessageSujet: Re: Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Et si...on se déchirait ? [Pv Hamako] Icon_minitime

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