Kaze no Kuni

Les jours qui suivront seront difficiles, Sanetomo en avait conscience. La reconstruction du village se ferait lentement et difficilement, mais pour retrouver sa gloire d’antan, les villageois de Suna devaient travailler dur. Le Kazekage s’était installé dans son bureau, ce dernier reflétait désormais la personnalité de son propriétaire. Des instruments de toute sorte et de toute origine se trouvaient accrochés aux murs. Certains avaient une apparence exotique, tout en courbe, d’autres semblaient beaucoup plus traditionnels.
L’homme contempla sa collection d’un air proche de l’euphorie. Il s’agissait là de son histoire, de ce qui l’avait forgé et ce qui l’avait indirectement mené à la tête du village.
Si Suna n’avait pas traversé cette crise, il était peu probable qu’on le désigne comme candidat potentiel à ce poste. On ne le voyait quasiment jamais et il était peu connu par les habitants. Lorsqu’il réussissait une mission, le mérite revenait surtout à ses équipiers car lui était toujours à distance des combats, préférant apporter force et courage à travers ses chants plutôt que de risquer de subir des dommages physiques. Certes on reconnaissait son utilité dans un groupe, mais seul, il était peu sur qu’il tienne la route.
Il ressassa pendant encore quelques secondes ces souvenirs de jeunesse puis Sanetomo pris de nouveau conscience du monde qui l’entourait. Le conseil lui avait remis les fiches des ninjas du village, en tant que Kage, il se devait de les consulter. Ce qu’il fit.
Le chef du village les analysa toutes, écartant celles des soldats morts avec une petite pointe d’amertume, tout en s’attardant sur quelques unes d’entre elles. Notamment sur deux personnes, dont l’une était considéré maintenant comme déserteur, et l’autre dont le statut resté encore flou. Il se frotta le menton, ne sachant vraiment que faire d’eux, le jeune Karyoku qui lui avait tenu tête. Par pur esprit de contradiction sans doute même si il voulait sans doute bien faire. Le Kazekage fit la moue, un peu déçu par de telles attitudes qui prônaient le morcellement du groupe. Il s’accouda contre sa chaise et fixa le plafond.

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Lorsqu'il fut face au bureau de Sanetomo, Kagamiko ne pu s'empêcher de sombrer de nouveau dans ses souvenirs. Happé par une nostalgie au goût âpre, le Juunin ralentit ses mouvement jusqu'à se stopper net. Il était immobile durant quelques instant une main sur la large poignée. Le visage de Sanetomo qui apparu dans son esprit était celui d'un enfant de cinq ans. Sourcils froncés et mine contrariée, se tenait devant lui Kagamiko enfant également. Tout deux d'attendrissants bambins qui se fusillaient du regard comme de grands guerriers rivaux. Sanetomo parla à cet instant, relevant la tête pour exprimer son mécontentement. Le lieutenant devant son soldat désobéissant, le futur Kazekage avait ramassé un déchet sur le sol. Il le mit en évidence sur sa petit paume frigide pour le montrer à son camarade Ikeda. Kagamiko avait alors fait une moue boudeuse, puis écoutant les paroles de son copain l'avait observé, totalement effrayé. Le petit musicien venait de lui faire prendre conscience des risques de pollution liés à son geste malpropre. Cette anecdote avait laissé au tisseur un goût aigre dans la bouche. À l'époque gracié de toute peine par ses parents lorsqu'il fautait, le reproche du petit immigré avait froissé son ego jusqu'ici intact.
Maintenant son esprit avait mûrit et il gardait uniquement le souvenir d'un petit enfant déjà conscient des responsabilités ou autres problèmes ennuyeux d'adultes. C'est avec un sourire radieux que Kagamiko termina son geste. Il poussa la poignée vers l'intérieur pour pénétrer dans la pièce. Il faisait plutôt sombre, et les pupilles du tisseur se dilatèrent rapidement. Un vent chaud accompagnait le ninja, zéphyr nostalgique synesthésique qui n'ébranla en rien le chef du village. Sa nouvelle place au sein du village, à peine retirée du ventre maternel avait sans doute mené Sanetomo loin du monde extérieur. Dans un landau de paperasses administratives, il passait ses journées dans ce petit endroit clos, aux épais et durs murs de roche. C'est avant toute parole que le tisseur scruta le bureau du concerné. Sa surprise effaça les fossettes joyeuses sur son visage, qui revint à une brusque neutralité. Sur ce meuble simple était mises à part les fiches de Jinkaï et du tisseur. Alors sans attendre, Kagamiko se mit à genoux pour le saluer, se relevant par la suite. Il dit :

« _Vous avez déjà fait votre choix Suwa sama » ?

Le Kage releva la tête de sa jungle administrative. L’Ikeda qui avait récemment quitté le village était face à lui, prostré au sol. Du bout de la main, il lui fit signe de se relever, Sanetomo n’avait pas vraiment l’habitude qu’on s’incline devant lui et la situation le mettait un peu mal à l’aise. Il consultât encore pendant quelques minutes les dossiers puis prit la fiche du tisseur. Tout y était, son nom, son prénom, son âge, quelques unes de ses techniques principales et surtout ses forces et faiblesses dans les arts ninjas. Son taijutsu était des plus médiocres, ce qui allait de paire avec son physique peu avantageux, en revanche il avait une bonne maîtrise en ninjutsu et genjutusu. Il laissa son regard errer sur la fiche quelques instants puis se souvint de la présence du Ikeda :

- Vous avez déjà fait votre choix Suwa sama ?

Le Kazekage fixa le ninja puis se leva. Il s’approcha de Kagamiko mais se prit les pieds dans sa robe, manquant de perdre de l’équilibre, il se rétablit puis jura. Se souvenant qu’il n’était pas seul, il adopta une attitude digne. Il se mit face à l’Ikeda avant de se rendre compte que celui-ci était plus grand que lui. Sanetomo le regarda alors dans les yeux :

- Fait mon choix par rapport à quoi ? Je n’ai rien prévu en ce qui vous concerne en revanche pour ce qui est de Karyoku, il est sans doute au courant qu’il n’est plus vraiment considéré comme un citoyen de ce village ? Dès que nous aurons reconstruit Suna, j’enverrais à ses trousses des ninjas chargés le ramener, et peu importe dans l’état dans lequel ils le trouveront. Mais pourquoi êtes vous ici ? Je ne comprends pas, pourquoi vous êtes vous séparé de lui ? J’estimais que votre présence à ses cotés était capitale pour le retrouver plus tard. Où est-il, et que compte-t-il faire si ce n’est pourchasser ce groupuscule. Répondez !, dit-il d’une voix autoritaire et forte.

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[J'ai mis de la musique pour rattraper la médiocrité de mon post Very Happy

]

Dans le large bureau, une scène liant deux hommes à un déserteur se déroulait. Alors que pour l'un, elle deviendrait quotidienne durant tout son mandat, c'était un moment exceptionnel et intriguant pour l'autre. Le Kazekage assomma violemment le tisseur de questions. Kagamiko se rapprocha alors de Sanetomo et lui parla d'une voix inaudible pour un spectateur extérieur. Même un Inuzuka, aux sens aiguisés n'aurait pu entendre ses paroles. Le Onzième fronça les sourcils, intéressé par la précieuse révélation de son sujet. Il revint à grand pas vers son bureau, allongeant ses mouvement pour ne pas trébucher dans sa robe de souverain. Saisissant une plume et un rouleau il se mit à rédiger une lettre. Kagamiko restait silencieux et son visage fermé laissait deviner qu'il était songeur. Le narrateur tient à laisser ses sentiments cachés pour faire perdurer le mystère. Sanetomo se leva donc, enjambant les instruments de musique qu'il n'avait pas eu le temps d'exposer encore. Il atteint la fenêtre grande ouverte. Quelques oiseaux posés là sautillèrent, apeurés. Mais un seul, coiffé de plumes lumineuses, l'oeil vif et belliqueux ne recula pas. Le Kazekage attacha le petit rouleau à la patte du volatile qui, forcé, n'opposa pas de résistance. On pensait que l'oiseau s'envolerait pour porter le message mais il n'en fit rien. Il se laissa saisir par Sanetomo qui revint près de son hôte. Un homme masqué apparut dans un fin nuage de fumée. Il se prosterna puis reçu l'animal qu'on lui tendit. Dans une dernière révérence il disparut de la même façon qu'il était venu. Alors Kagamiko prit la parole :

« _Bien. Je dois vous demander l'autorisation pour employer les rouleaux Kinton conservés par le conseil des Ikedas. J'aurais pu leur demander mais vous savez bien ce que veux la procédure. Un papier signé de votre main m'autorisant à les utiliser ».

Là, le tisseur se souvint des jutsus si pratiques de son sensei Shoetsu Sanpo. Il comptait parmi les techniques de son clan d'artistes, celle de l'imitation de l'encre. En visualisant l'écriture du Kazekage il pouvait reproduire la même n'importe où. Ainsi on pouvait tout obtenir au sein du village. Cette technique fût jugée trop dangereuse par l'opinion public, après avoir été employée par un traître Sanpo. Ce dernier voulait utiliser la signature du précédent Kazekage pour déclencher une guerre civile. L'absurdité est qu'il faisait parti d'un clan de pacifistes.

[Avec l'accord de Kagamiko Ikeda pour faire un texte groupé]

Sanetomo fixa l’Ikeda. Que cherchait-il à faire avec de telles techniques ? Il laissa son regard errer sur le visage pâle de l’homme. Puis il partit se rasseoir à son bureau, là, le dos droit et le visage fier, il déclara :
- Très bien, je n’ai rien contre le fait que vous preniez quelques rouleaux, je vais dès maintenant envoyer quelqu’un les chercher. Cependant…
Le visage de l’Ikeda, qui s’était partiellement éclairé, venait de s’assombrir. Le Kazekage parla encore un peu, mais cela ne semblait guère plaire à son locuteur. Même si celui-ci contrôlait parfaitement ses expressions, ses traits avaient subtilement changé, ce qui laissait entendre une agitation intérieur. Alors Kagamiko prit la parole, et ce qu’il annonça irrita au plus au point Sanetomo.
- Vous ne voulez…vraiment pas ?
- Non.
Sa réponse avait le mérite d’être claire, même si elle contrariait vraiment les plans du Kage. Assis derrière son bureau, il commença à se faire craquer les doigts, ce qui était chez lui les signes d’une grande tension. La pièce avait perdu son coté chaleureux et l’ambiance s’était nettement refroidi :
- Très bien…Je crains que vous ne me laissiez guère le choix. C’est très triste ce qui va vous arriver mais l’on ne peut pas dire que j’en sois vraiment coupable. C’est à vous seul qu’il faudra vous en prendre.
L’Ikeda se raidit soudainement, le corps tendu, ne sachant pas trop comment comprendre la phrase. Sanetomo se releva brutalement et il se retrouva devant Kagamiko. Là, il saisit ses poignets et lui immobilisa les bras. Cependant la nature avait préféré privilégier le physique de l’Ikeda, et celui-ci était beaucoup plus fort que le Suwa. Il se libéra de l’étreinte du Kazekage puis s’écria d’une voix tremblante.
- Suwa-sama, ne m’obligez pas à être violent !
Le ninja à la peau pâle fit alors quelques signes et commença à incanter :
- Kokuangyou no…
Hors, il ne put finir, Sanetomo venait de frapper sa gorge à l’aide de sa paume de main. Les mots de Kagamiko s’étranglèrent dans sa gorge, ce fut à ce moment là que le Kage utilisa l’un de ses chants.
Des sons étranges et irréels, qui s’élevèrent dans des graves inhumains, musique aux rythmes longs et lents. L’Ikeda s’écroula au sol, les muscles lourds, incapable de bouger. Il ne pouvait plus réfléchir correctement non plus, la mélodie l’enveloppait et brouillait ses pensées. Sanetomo tourna autour de lui, puis quand il fut sûr que le jeune homme ne se relèverait pas, il cessa de chanter :
- Je suis peiné d’en arriver là mais…vous ne me laissez guère le choix, je vais devoir faire quelque chose que je déplore. Je tiens à vous expliquer ce qui vous attend, par respect pour vous. Je vais me servir d’une de mes techniques pour vous faire oublier l’existence de ce déserteur. Cela vous permettra de réintégrer le village, sans être considéré comme un traitre, et de continuer votre vie comme vous l’entendez. De plus, je n’aurais plus vraiment à me soucier du fait que vous pourriez prévenir Karyoku. Il vaut mieux ça que de se retrouver au fond d’une prison non ?
Il s’approcha de l’oreille de l’Ikeda, puis sembla murmurer quelque chose. Les yeux de Kagamiko devinrent vitreux. Sanetomo devait faire attention, il devait seulement supprimer les souvenirs après que le juunin est quitté le village et ceux qui concernaient le départ de Jinkaï. Ainsi il y avait peu de chances que quelqu’un se rend compte de quoi que ce soit.
Après quelques instants, Sanetomo se redressa, puis deux ninjas apparurent dans la pièce :
- Transportez le chez lui, et dites à sa mère qu’il a fait un malaise et de ne pas s’inquiéter. Si elle pose trop de questions, dites lui que je m’entretenais avec lui d’affaires importantes et qu’il s’est effondré tout d’un coup. Je crois que ce sera tout.
Les deux hommes disparurent avec le corps du jeune Ikeda. Le Kazekage se tourna vers son bureau, les bras croisés dans le dos.
-Voila qui est fait. On mettra sa perte de mémoire sur le dos de son évanouissement...

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Et bien quoi, je suis là ce n'est pas ce que tu voulais ? Regarde autour de toi, même ceux que j'ai manipulé veulent savoir la fin. Pour savoir au moins dans quel but je fut caché parmi les bêtes. Je te laisse le choix de décider de ça, mais je suis un lâche je ne te l'apprends pas, alors oublie le combat singulier. Arrête de me fixer si durement, tu n'as d'yeux que pour moi c'est ça ? J'en suis gêné et flatté si ça peut t'intéresser, enfin ne crois pas que j'essaye de gagner du temps, elle a été comme moi tu sais. C'est son manque d'expérience qui a eu raison de son apparence, alors après ce n'est plus mon problème. Elle a été plus fourbe que moi je te le jure, et je ne cherche pas une rédemption en te le disant : Je suis lâche c'est un fait, je suis cruel ça aussi, mais ce que j'adore dans ma grande personne c'est le pêché jouissif dont j'abuse tant !! Mais tu sais quoi, j'assume parfaitement ça, et c'est ma grande fierté. Si tu t'es borné à son apparence naïve, c'est que c'est toi qui l'a été. L'homme est mauvais, créature infernale qui s'élève sur son trône d'arrogance et de gloire illusoire. Sur les champs de bataille, combien de soldats put-elle sauver grâce à son talent de médecin ? Mais combien voulu t-elle en sauver vraiment ? Tu ne le sais pas pas, pourquoi ne réponds-tu pas ? J'essaye juste de jouer un peu avec toi, ne sois pas si renfrogné ! Comme elle se foutait d'une victoire de sa patrie, elle portait son aide aux personnes qui lui promettaient de l'argent en échange. Penses-tu, les lèvres cousues par la souffrance, des mourants ne pouvaient laisser échapper un seul mot de protestation. Si elle voyait une mauvaise affaire là dessous, c'était directement le coup de grâce ami qui les attendait. Si ta mère est la paresse, moi la luxure et ta soeur l'avarice qui es tu toi ? Es-tu la colère ? As-tu terminé de me chercher pour enfin achever mon bonheur ? Devenir comme nous l'allégorie répugnante d'un pêché diabolique et néfaste ?!!

Kagamiko venait juste de s'éveiller. L'esprit encore embrumé par une cause qu'il n'aurait su déterminer. Il avait oublié Jinkaï et croyait se réveiller le lendemain de son arrivée à Suna, c'était à dire après la fin de la bataille. Ses projets de poursuivre Makkura avaient été effacés par le Onzième, simple tâche d'encre balayée par un liquide plus pur. Car le tisseur s'était opposé à l'une des missions imposées par le Kage, mais la bonté du chef avait préféré lui faire subir ce doux châtiment plutôt que de le laisser moisir au fond d'une cellule.
Lorsque le tisseur se releva, les muscles de ses cuisses engourdies et l'os de son menton le tirèrent douloureusement. Avait-il prit un coup ? Était-il tombé de son lit durant la nuit ? Quoi qu'il en soit il n'était pas avancé sur ce mal, négligeable, qu'il poussa rapidement hors de sa pensée. Il se leva, redécouvrant la chambre qu'il avait quitté trois années durant. Ses vieilles habitudes de rangement avait marqué cet intérieur silencieux. Vêtements pliés, et livres classés à une intervalle régulière. À peine avait-il l'ambition de repartir pour Konoha qu'un oiseau coiffé de plumes vertes à la texture écailleuse surprenante posa ses pattes derrières le volet. Le bruit léger de son corps éveilla l'attention du tisseur qui retira les planches de bois, volets de fortune qui empêchaient la lumière de passer pour dévaliser la pièce. Malheureusement le soleil n'avait pas besoin d'objets pour sa maison l'espace, et il était ridiculement simple d'entrer dans la maisonnette du Ikeda. L'animal dans sa robe émeraude insista du bout de ses serres pour qu'il saisisse son message. La chance avait sourit à Kaga, puisqu'on le rappelait au pays du feu sacré, pour des affaires étrangères commerciales. Il devrait prendre une bonne quantité de métal pour le ramener à Konoha.

Kaze no Kuni

Suna no Satô

Tour du Kazekage

Batiment principal

Bureau du Kazekage

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