Hi no Kuni

[ Partie 1 ]

Shirei bailla bruyamment, sans prendre la peine de mettre sa main devant sa bouche. Après tout, il était seul. Il se gratta le bout du nez avec son index gauche, puis remit sa main dans la poche de son veston. Il marchait. Sous ses pieds, les graviers qui jonchaient le chemin de terre sèche se cognaient dans des bruits de craquement. Le soleil pointait de beaux rayons à travers la cime des grands arbres aux verts feuillages qui entouraient le chemin. Les sifflements des oiseaux accompagnaient le bruit de ses pas. Il leva la tête et aperçu sur une branche basse un joli petit volant au plumage marron et doré, coiffé d'une petite houppette et au ventre blanc. Shirei s'arrêta pour observer l'oiseau.

"Oh, un Alauda Japonica. (Alouette du Japon)" dit-il avec un air contemplateur.

L'animal sifflotait gaiement en tournant la tête de tous les côtés de la manière un peu robotisée propre aux oiseaux. Shirei l'écouta chanter un instant, puis reprit sa route le sourire aux lèvres. Il fouilla dans la poche arrière de son pantalon et en sorti un calepin et un stylo. Il ouvrit le carnet, le feuilleta, et s'arrêta sur une page blanche. Se servant de sa main comme appui, il écrit : "Sur une branche basse, l'Alauda Japonica chantonne." Il était dans la nature et le loisir de Shirei d'écrire un haïku* sur chaque belle chose qu'il voyait dans la journée et qui en valait la peine. Il referma le calepin, rangea le stylo dans les anneaux de métal de celui-ci et replongea le tout dans sa poche arrière droite de pantalon.

Il marcha encore pendant quelques minutes, puis il arriva devant une petite mare verdâtre apparemment inhabitée par quelque animal que ce soit. En vérité, son approche avait fait taire les grenouilles qui la peuplait. Un léger vent se leva, tiède et doux, faisant voleter ses cheveux. Le chemin le mena devant une grosse souche totalement pourrie où grouillaient des insectes noirs et bourdonnants. Il s'y arrêta, et réfléchit un instant, puis se gratte le bout du nez avec son index gauche et prit à gauche. Le chemin continuait à droite, mais l'endroit qu'il voulait atteindre se situait en dehors des sentiers battus. On lui avait donné une carte avec un petit point rouge pour lui indiquer l'endroit exact de sa destination, mais il l'avait perdue il y'a de cela quelques heures en déjeunant. Il ne savait d'ailleurs pas vraiment comment il avait fait pour la perdre en mangeant, mais il préférait ne pas trop chercher là-dessus de peur de se découvrir encore une nature cachée et gênante. Néanmoins, il se souvenait à peu près de la route à emprunter, et sur la carte il avait bien été mentionné qu'il fallait sortir du chemin une fois la souche atteinte. La direction devait donc être la bonne.

Ici, l'herbe était plutôt haute et il lui fallait enjamber pas mal de bosquets et de petits fossés. Un moment, il s'arrêta et souffla d'un air blasé. Puis il reprit la marche. Marcher n'était pas son truc, il aimait bien, mais pas dans des hautes herbes pleines de bestioles et de buissons qui piquent. Mais bientôt, les arbres se firent moins nombreux, et il arriva dans un espace plus clair et moins touffu. Il se gratta le bout du nez avec son index gauche, puis dit tout haut avec un air satisfait :

"Ooooh, ça y'est , j'ai trouvé la clairière en question."

Il avança dans celle-ci, à pas lents et patauds. Il n'était que dix heures et douze minutes, il n'avait pas l'habitude de telles randonnées aussi tôt. Lorsqu'il arriva dans ce qu'on pourrait appeler le centre de la clairière, il regarda en l'air vers la cime des arbres. Il tourna la tête dans plusieurs directions, puis s'accroupit. Les bars posés sur ses genoux, il regardait droit devant lui. Ses yeux s'éclairèrent, son attention se fixa en un endroit précis, et, baissant le regard, il dit avec émerveillement :

"Oooooooh ! Une musaraigne !"

Il saisit le petit rongeur dans ses mains d'un geste vif, ne laissant pas à l'animal le temps de réagir. Il l'enferma entre ses paumes, ne laissant que sa tête dépasser par un petit trou. Il l'observa, un petit sourire aux lèvres, puis ouvrit les mains et les positionna à plat. La bestiole ne bougea pas. Shirei laissa tomber son sourire, puis joint son index et majeur de la main droite devant son visage, et dit :

"Kaï."

La musaraigne disparu, puis la clairière se fit floue, avant de se distordre pour finalement disparaitre totalement et laisser place à un tout autre paysage. Celui-ci ressemblait plutôt maintenant à une caverne. Le sol, les murs et le plafonds étaient faits de pierre brune et sombre, qui sentait fortement l'argile. Sur les parois, des planches de bois étaient clouées, formant ainsi comme un fort souterrain. Le plafond était éclairé d'une manière peu commune. Des centaines de petits trous étaient percés dedans, et dans chacun des petits trous un pic de cristal était planté. De ce fait, la lumière du soleil se réfléchissait dans les cristaux et la luminosité était ainsi amplifiée dans tout l'endroit. Se relevant, Shirei put mieux observer le lieu qui restait sinistre malgré tout. Au fond de la pièce où il se trouvait, il put distinguer une porte de bois qui semblait des plus banales. Il marcha vers celle-ci, et l'ouvrit. Un escalier taillé dans la pierre s'offrit à lui, il descendait dans l'obscurité. Shirei commença à entamer sa descente. Au fur et à mesure qu'il descendait il ressentait de plus en plus l'humidité ambiante. La pierre se faisait de plus en plus claire et grise et aussi de plus en plus glissante. Arriva enfin la fin. La fin de l'escalier donnait sur une grande salle de pierre grise, le coeur de la grotte sans doute. Le soleil passait par une grande crevasse dans le plafond qui devait se situer à une bonne dizaine de mètres de haut. Au fond, une grosse pierre trônait. Il y'avait dessus des centaines de rayures, des impactes plus précisément, de toutes tailles, de formes différentes, plus ou moins profondes ...

"Tiens, ça ressemble à un terrain d'entraînement ici ... j'ai peut-être réussi à trouver finalement." dit-il doucement.

Alors qu'il allait se remettre en route, une voix l'intercepta :

"Bien vu." dit-elle.

Shirei leva la tête et soudain, il vit une dizaine de silhouettes qui se jetaient sur lui. Vu les formes qu'il distinguait, ses agresseurs étaient armés. Il malaxa son chakra : Bélier - Boeuf - Chien - Sanglier, et dit :

"Fûton : Mugen Sajin Daitoppa !"

Il prit une énorme inspiration, puis relâcha le tout sur la horde qui s'abattait sur lui. Un puissant souffle mêlé de millions de particules de poussière vînt à l'encontre des assayants. Ceux-ci furent violemment repoussés dans les airs et retombèrent plusieurs mètres plus loin dans un bruit sourd mêlé à des cris de douleur. "Humm? Des faibles?" se dit Shirei. Un autre adversaire arriva sur lui à pleine vitesse de front. Sa cagoule empêchait toute distinction de son visage. Il portait une combinaison de ninja kaki. Il sauta vers Shirei, un kunaï dans chaque main. Celui-ci dégaina son épée et para sans grand mal l'attaque du malfrat, qui se projeta en arrière afin de reprendre sa garde et ses distances. Il lança ses deux kunaïs, que Shirei intercepta avec sa lame, puis joint ses mains, exécutant ainsi le signe du Tigre.

"Oups." dit Shirei.

L'agresseur prit une inspiration et dit :

"Katon : Ryuuka no Jutsu !"

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*Le Haïku est une forme poétique composée de 17 syllabes à connotation symbolique. Le Haïku raconte souvent un petit passage d'une vie, une chose que ressent l'auteur au moment de l'écriture.

[ Partie 2 ]

Une gerbe de feu rectiligne sortit de sa bouche et s'abattit sur Shirei, prit par surprise. Lorsque la flamme disparut, à la place de Shirei se trouvait une flaque d'eau. "Mizu Bunshin ...?" se dit l'agresseur. Il tourna autour de lui-même pour trouver le corps original. Celui-ci arriva par sa droite, épée au poing. Il prépara son arme, prêt à trancher le ninja déconcerté. Celui-ci cria un "Non" de pitié, mais Shirei ne s'arrêta pas. Sa lame allait le trancher, mais au dernier moment, il lâcha la main droite et stoppa sa main gauche. Sa main droite vînt alors frapper violemment l'adversaire qui fut déséquilibré par la force du coup. Vacillant, il fut attrapé par le haut de sa combinaison par Shirei. Son nez saignait suite au coup de poing. Shirei lui adressa la parole :

"Ca, Ryuuka no Jutsu? J'appelle ça Hibana no Jutsu moi. (Hibana = Étincelle)
Enfin bref, je suis venu chercher Benjirô Honosuke. Il ne serait pas dans le coin par hasard? On me file 2.000 ryôs pour le ramener, alors j'aimerai bien le trouver.

- Tu es un chasseur de déserteur? demanda le ninja en balbutiant.

- J'ai une tête de chasseur moi? J'ai juste besoin d'argent, allé balance.

- Pfff tu ne pourras jamais le battre, je n'ai même pas un dixième de son niveau.

- Je te demande pas de faire la nounou, je te demande où il est actuellement. s'énerva Shirei.

- Je suis là." dit une voix grave.

Shirei tourna la tête vers le fond de la salle, là d'où venait la voix. Dans un grondement de tonnerre, la grande pierre se décala vers la droite, laissant à sa place un petit lac souterrain d'eau claire et lumineuse. Sur ce lac trônait une silhouette assez grande, et plutôt mince. Shirei donna un coup avec sa paume dans le front du ninja qu'il avait immobilisé et le lâcha. Celui-ci tomba lourdement au sol, inanimé. Le Juunin se tourna alors vers son nouvel adversaire, celui qu'il était venu chercher. En s'approchant un peu, il put mieux distinguer son ennemi.

Il avait des cheveux longs et noirs, ondulés sur la fin, qui tombaient sur ses épaules. Son visage très fin était marqué d'une cicatrice profonde sur la joue gauche. Ses yeux perçants très verts lui donnait un air proche d'un vampire. Il était habillé d'une tenue de ninja au haut noir, au pantalon blanc et aux sandales noires. A son oreille droite étaient percés deux gros anneaux de métal foncé. Il se tenait d'un air mou, les bras le long du corps et le regard vague.

"Alors, tu me cherches? demande-t'il à Shirei

- Oui précisément ... Benjirô Honosuke?

- En personne.

- Je dois te ramener au village de Kiri que tu as déserté il y'a de cela quatorze mois, car une personne que tu connais bien aimerai te punir."

A ces mots, le déserteur se mit à rire :

"HAHAHAHA ! Je savais que ce vieux fou finirait par envoyer quelqu'un ! Tu es qui toi alors, un chasseur de déserteur?

- Comme j'ai demandé à ton accolyte, ai-je une tête de chasseur? J'ai juste besoin d'argent et on me donne 2.000 ryôs pour ta capture.

- Un chasseur de primes alors ... je ne vaut que 2.000 ryôs? Hahaha, quelle fatalité ! Bien, je vais te tuer, ainsi la prime pour ma capture augmentera !

- Je l'ai déja dit ... ai-je une tête de chasseur?

- Dans quelques minutes, tu aura la tête d'un homme mort !"

Sur ces mots, le dénommé Benjirô s'élança vers Shirei. Commença alors un combat à mains nues au corps à corps. Chacun des adversaires lançait des coups, en parait, contre-attaquait ... Puis soudain, le déserteur prit l'avantage. Il parvînt à bloquer les deux mains de Shirei, et par un geste très agile, lui lança un coup au menton avec son pied droit. Shirei recula, pendant que son adversaire prit un air satisfait.

"Alors, c'est tout ce que tu sais faire?" demanda-t'il.

Il revînt à la charge. Shirei savait que s'il restait trop longtemps au corps à corps il serait désavantagé. Il saisit un shuriken dans la poche d'armes de jet qu'il avait à la ceinture et le lança vers son adversaire. Au moment où l'arme allait le toucher, il disparut.

"Hein?" dit Shirei surprit.

Benjirô réapparu derrière lui, avec un sourire satisfait. Un coup de pied bien placé, et Shirei se retrouva projeté vers l'avant. Il se rétablit et se prépara à la prochaine attaque qui arriva rapidement. L'ennemi l'attaqua de front avec une bonne vitesse, et lui fit goûter à un enchaînement de coups rapides. Le Juunin en para la plupart, mais un coup de genou traversa sa garde et vînt lui percuter la poitrine, le projetant vers l'arrière. Il se rétablit en vol, et lança deux kunaïs en direction de son adversaire qui esquiva avec un rire narquois. Shirei retomba au sol et se redressa. Il était sorti de son espace de combat, alors maintenant il avait l'avantage. Il plaça sa main droite devant son visage, le majeur et l'index collé, et dit :

"Ninpô, Kirigakure no Jutsu.

- Merde !" réagit l'adversaire, conscient qu'il allait perdre l'avantage.

Il n'eût pas le temps de réagir, la pièce fut plongée dans une brume blanche épaisse et humide. Sans plus attendre, Shirei exécuta la deuxième partie de son plan. Le lac souterrain présent était un très bon élément pour lui. Alors que son adversaire, immobile, restait vigilant à toute attaque, le Juunin en profita pour élaborer sa technique tant qu'il avait le quartier libre, cette technique demandant du temps. Il commença la malaxation de son chakra : Rat - lièvre - tigre - coq - serpent - cheval - chien - rat - boeuf - rat - boeuf - sanglier - serpent - boeuf - singe - sanglier - tigre - coq - sanglier - singe - sanglier - singe - dragon - rat - cheval - coq - bélier - serpent - rat - coq - lièvre - coq - bélier - singe - bélier - dragon - rat - boeuf - tigre- boeuf - bélier - coq.

Un grondement d'eau se fit entendre, et dans la brume, Benjirô entendit la voix de Shirei :

"Suiton : Suiryuudan no Jutsu!

- Merde !" s'écria-t'il.

Un gigantesque dragon formé d'eau vînt s'abattre sur le déserteur, emportant tout sur son passage. Benjirô fut projeté contre l'une des parois de la grotte. Ce coup puissant le sonna, il tomba, inanimé. La brume se dissipa, et Shirei s'avança vers le corps de son adversaire. Il se gratta le bout du nez avec son index gauche, puis saisit le ninja inanimé pour l'attacher. Mais celui-ci ouvrit les yeux brusquement, et d'un geste vif, il se releva et donna un violent coup au visage de Shirei qui fut projeté en arrière par la force de l'homme. Sans plus attendre, celui-ci effectua les signes suivants : Serpent - bélier - cheval - lièvre - bélier - cheval - lièvre.

"Suiron no Jutsu !" dit-il en s'élançant vers Shirei, qui, n'ayant pas le temps de réagir, fut pris au piège dans la grande bulle remplit d'eau qui se forma autour de lui et se retrouva immobilisé, à la merci de Benjirô. Celui-ci prit la parole :

"J'avoue m'être trompé sur ton niveau. Le fait que tu ai réussi à briser le Genjutsu qui protège l'entrée de la cachette me laissait perplexe, mais ensuite j'ai cru m'être trompé sur tes capacités, vu comment tes techniques de Taijutsu sont basiques. Mais la technique que tu viens d'utiliser est d'un très bon niveau, j'avoue que même moi je n'arrive pas à créer un dragon aussi puissant lorsque je l'utilise. Mais maintenant, tu es pris au piège et je vais te laisser étouffer dans mon Suiron."

Il commença à rire d'un air satisfait, quand soudain, la lame de l'épée de Shirei apparu juste sous sa gorge.

"Muon Satsujin. dit-il

- Quoi? Impossible ! s'écria Benjirô. Tu es dans ma technique !

- C'est un clone imbécile."

Il regarda Shirei dans la bulle. Celui-ci, à bout de souffle, se liquéfia et se mêla à l'eau composant la bulle. L'expression de Benjirô passa de la stupeur à la colère et l'angoisse. Shirei parla :

"Au fait, le Genjutsu qui cachait l'entrée du repaire, il était très bien réalisé, mais tu as omis un détail : les musaraignes, comme beaucoup de rongeurs sauvages, ont peur de l'homme et ne s'en approche pas, alors en utiliser une pour observer les intrus est stupide. Maintenant, je vais te ramener et gagner ma prime.

- Mais t'es qui bordel?!"

Shirei souleva son veston de manière à laisser apparaitre le bandeau de Kiri à sa ceinture. Benjirô prit un air effaré :

"Tu es donc bien un chasseur de déserteurs !

- Tout à l'heure j'ai demandé si j'avais une tête de chasseur, personne ne m'a répondu ... la réponse est oui. La chasse au Nukenin est une des activités que je pratique."

Puis d'un geste vif, Shirei tape dans la nuque de son captif et celui-ci s'évanouit. Il l'attache ensuite avec des liens aqueux qu'il crée grâce au Ninjutsu, puis le met sur ses épaules. Avant de sortir, il s'arrête devant les sbires de Benjirô, inanimés, et se dit que s'il n'avait pas été seul, il les aurait ramenés aussi histoire de gratter une dizaine de ryôs de plus. Il sort ensuite la cachette par le chemin inverse. Il franchit la porte, puis sort par l'ouverture de la grotte. Il reprend le chemin inverse à travers bois, plus rapidement cette fois, en sautant d'arbre en arbre. Il arriva vite à la lisière de la forêt, puis au village de Konoha. Là, il confia le criminel aux services de l'ANBU qui lui firent un papier de reconnaissance d'acte.

Shirei pouvait à présent rentrer à Kiri, pour empocher sa récompense. Le prisonnier sera livré à la prison de Kiri dans quelques jours par une équipe spécialisée. Le papier en poche, il prend la direction du pays de l'Eau. Avant de partir, il se gratte le bout du nez avec son index gauche, puis entame sa marche, d'un pas lent, les mains dans les poches de son veston ...

Hi no Kuni

Konoha no Mori

Hi no Kuni

Konoha no Mori

Hi no Kuni

Konoha no Mori