Hi no Kuni

« - Marche le tendre enfant, du sein de sa mère jusqu’à la prestigieuse épine. Du masque frileux à la pierre sourde, il rampe en terrassant le Vert bleuté et la dance solaire. Ris donc, et mugis toute ta douce rancœur. Et il chante, chante ! Son chant sonne à mes yeux comme une violente vague d’échos. »

Keitaro, plus halluciné que jamais, sa robe sale volant au gré du vent sec qui soufflait. Il n’avait pas retrouvé la jeune femme, alors il était parti. C’est à peine si avait remarqué sa présence dans le village détruit. Désormais, il flottait plus qu’il ne marchait, à l’aide de ses membres maigrelets et osseux, errant comme à son habitude entre les arbres. La comptine qu’il s’était inventée ne cessé de tourner dans son esprit, elle revenait et s’acharnait à détruire les derniers souvenirs de son existence passée. Il ne resterait plus alors que ces mots, vide de sens et de cohésion, qui viendrait brouiller son jugement déjà inexistant.

« - Et frivole est tu ? Loup lunaire, dévoreur des inexactitudes lancinantes de l’Ephémère et… »

Alors qu’il songeait à la suite, il se prit de plein fouet une surface en pierre. Hébété, n’identifiant pas la chose, il la suivit des doigts, il se laissa guider par le relief de la roche puis soudain il s’écrasa dans une cour pavée. Le mur avait laissée place à l’entrée de l’enceinte d’un temple, mais une telle analyse parviendrait-elle à se faire dans sa raison gangrenée ?
Le jeune homme vit un inconnu se précipiter vers lui, l’air affolé.

- Est…va ?...Garçon…entendez ? Qu’est…vous…arrivez ?

Ces sons incohérents et fantasmagoriques ne parvenaient pas à percer les barrières de l’esprit confus de Keitaro. L’homme l’aida à se relever, puis le prêtre se rendit compte que les parties de son jeune blessé étaient découvertes. Il s’empressa de les cacher, par pudeur pour le dément.

- Je…emmener…intérieur…temple.

L’homme de foi traina Keitaro en direction de la porte qui menée à l’intérieur du bâtiment.

Invité

"Oui c'est tout à fait cela, Mikoto-dono, ne soyez pas trop sévère avec vous-même. La philosophie d'Amaterasu, la déesse brûlante du feu désire qu'au sein de chaque femme s'épanouisse la vie. Votre grossesse sera accompagnée par la bénédiction des dieux de la Terre, prenez le temps de vous épanouir en même temps que la vie s'épanouit en vous."

"Bien. Merci Anzu-sama, cette séance de relaxation m'a fait le plus grand bien."

La jeune Mikoto, civile du Village Caché de la feuille revêtit rapidement son yukata en se redressant quitta la froideur de la table en marbre sur laquelle elle était allongée. Son gros ventre prouvait qu'elle avait déjà bien avancé dans sa grossesse. Pleine d'appréhension et se rendant malade pour l'enfant qu'elle portait, elle s'était rendue au Temple pour demain des informations et tenter de trouver un chemin plus sain vers son rôle de future mère. Anzu l'avait prise en charge, dans une alvéole spécialisée en soins médicaux et malgré son jeune âge avait fait preuve d'une maturité sans pareille. Elle avait massé avec ses mains enduites de chakra le corps de la femme et lui avait prodigué de sages conseils. Mikoto s'en retourna, bienheureuse, alors qu'Anzu restait assise près de la table d'examen. Aux quatre coins de la pièce, brûlaient des feux ardents reposant dans des coupoles esthétiques emplies d'huiles. La salle au plafond haut et faite de marbre blanc donnait sur le jardin intérieur du Temple et sentait bon, l'abricot.

Anzu était aujourd'hui habillée d'une kimono de satin pourpre, avec un Obi blanc crémeux. Ses cheveux étaient détachés et on y avait glissé différents bijoux qui brillaient comme bons nombres de précieuses parures. Elle se releva s'apprêtant à quitter cet endroit quand la porte s'ouvrit avec un fracas singulier. Elle tourna immédiatement son attention vers l'entrée, inquiète par l'agitation brutale qui venait de surgir. Elle se écarquilla les yeux en remarquant Jinto, un prêtre qu'elle connaissait bien, soutenir un être aussi pâle que maigre. Avec de petits pas pressés, elle se dirigea vers lui ne cherchant même pas à comprendre qui était l'inconnu blessé ni ce comment il était arrivé là. Elle voulut l'aider à le porter mais le prêtre la repoussa avec un regard noir. Elle devait pas se souiller maintenant, pas tant qu'il ne se serait pas purifié. Elle recula d'un pas, tête baissée, honteuse d'avoir oublié durant un instant de panique le protocole. Jinto déposa alors le corps de l'inconnu sur la table de marbre et se dirigea vers une fontaine qui coulait contre un des murs de la grande sale, il y trempa du linge trouvé dans une armoire proche et revint toiletter le blesser. La jeune femme observait sans détourner son regard, la pudeur n'était pas en problème pour elle. L'homme venait au monde nu, il en repartait dépouillé de tout également. Une fois que les ablutions furent achevées, le prêtre permit à Anzu d'approcher pour ausculter l'homme.

Elle composa une série de signe qui invoquaient le Shosen No Jytsu et un chakra vert rayonna autour de ses mains, elle les posa doucement sur la poitrine de Keitaro avant de grimacer sentant déjà les innombrables dommages internes et collatéraux de certaines blessures. elle se mit à soigner les hématomes internes, et à endiguer les hémorragies puis à reformer les tissus et ressouder du mieux qu'elle pouvait les os. Elle concentra la majeur partie de son chakra aux blessures internes, les plus graves. Au bout de quelques minutes la difficulté lui fit froncer les sourcils et elle sollicita plus de chakra. Ce dernier vert, explosa autour de ses mains, souleva ses mèches brunes et celle du jeune homme. Elle se pencha un peu plus sur lui priant pour qu'il s'en sorte. Elle était essoufflée, une demi-heure de soin ne suffisait pas, elle épuisait son chakra. Un quart d'heure de plus et elle put constater avec soulagement que tout prenait effet. En tout, une heure lui fut nécessaire pour remettre en marche correctement le métabolisme du blessé qui repartait peu à peu. Elle rompit sa technique et s'effondra sur un tabouret de pierre, près dela table d'examen.

Son regard vert clair parcourut le corps presque décharné de l'inconnu et elle eut de la peine pour lui. elle fit un léger signe au prêtre qui repartit en hochant la tête, sachant maintenant que l'homme était entre de bonnes mains. Cependant Anzu s'inquiétait, s'il y avait des blessures que le chakra pouvaient guérir certaines elles, mettaient plus de temps à cicatriser, comme les blessures de l'esprit et les illusions qu'elles engendraient. Mais Anzu n'avait pas peur d'être confronté à l'esprit des hommes, elle ne vivait que pour le comprendre et rendre l'esprit plus fort, plus vaillant pour équilibrer avec le corps trop souvent solliciter. Elle se pencha de nouveau et posa une main douce sur le front de Keitaro. Il n'avait pas de fièvre, ce qui était bon signe. Elle fit glisser sa main sur la joue du jeune homme jusqu'à atteindre son pouls qu'elle vérifier. Il était lent mais régulier, donc encore une fois le danger était écarté. Elle devait maintenant le veiller et attendre qu'il reprenne ses esprits. Il avait les yeux ouverts, ce qui étaient en soi une surprise mais rien de si étonnant. Les déments avaient souvent ce genre d'attitude. Elle l'admira encore un peu, avant de s'accouder à la table d'examen et de soupirer. ELle finit par prendre la main du jeune homme et de la serrer.

"Tout va bien maintenant. Reposez-vous."

HRP : [j'espère que ca ira, si ce n'est pas en accord avec ce que tu attendais suite à ton post, je pourrais éditer =) ]

Keitaro s’était sentit porter par un homme bienveillant. Celui-ci l’avait guidé à travers de nombreux couloirs tout en le rassurant d’une voix ferme. Mais ces encouragements peu spirituels ne pouvaient entailler la rassurante démence du blessé, son tonnerre intérieur ne cessait de gronder et ses déflagrations de lucidité se faisaient de plus en plus rares. La raison avait laissé place à sa folie, et son chemin était assombri par les miasmes du dégout de soi.
Le prêtre l’amena dans une pièce où était une femme, et quelque chose ébranla la démence de Keitaro. Elle voulut le toucher mais s’arrêta dans son geste l’autre homme alors le positionna sur une table et le nettoya. Alors seulement elle put l’approcher. C’est ce protocole absurde qui sortit Keitaro de son monde intime. Il se demandait comment l’on était capable de se soumettre à de telles règles sans fondement, prêchées par une foi aveugle et stupide.
Pendant qu’il s’interrogeait sur ce qui lui semblait être des questions de grande importance, la prêtresse soignât ses blessures. Même maintenant il ne s’était pas rendu compte de ces plaies, le chakra du Fulgurant avait endigué les hémorragies, ne mettant pas en danger la vie de Keitaro, cependant elles avaient toujours été là.
Lorsque elle eut fini, elle l’examina encore pendant quelques secondes, puis lui annonça que tout allez bien et qu’il pouvait se reposer en paix. Ce qui n’allait pas être le cas.
Le Jinchuuriki est et sera toujours soumis à un équilibre intérieur qui ne pouvait se briser. Ainsi si il est en phase avec son Fulgurant, il perd l’esprit, à l’inverse si il retrouve la raison, son corps est soumis a des tensions éclectiques qu’il ne peut maitriser.
Alors que la femme se reposait un peu, le corps de Keitaro se tordit violement. Il se redressa d’un bon, ses mouvements totalement désordonnés, ses muscles se crispant de manière douloureuse et désorganisée.
Après quelques minutes, cela cessa, essoufflé, le corps trempé de sueur, il se tourna vers la prêtresse :
- Tout cela, c’est de votre faute, dit-il d’une voix froide.

[HRP: Pardon pour la réponse moyenne, mais des évènements indépendants de ma volonté sont venus boulverser mon esprit...Le grand Ychibi...]

Invité

Alors qu'Anzu laissait son regard être hypnotisé par les flammes aux quatres coins de la pièce, l'inconnu se tordit violemment, elle sursauta alors, surprise et reporta son attention sur l'homme. elle recula quand il se redressa vivement et elle joignit ses mains sur sa poitrine en seul signe de défense. Ses prunelles vertes luisaient d'incompréhension alors que ses pupilles parcouraient vainement les gestes désordonnés de Keitaro, tentant de leur trouver une quelconque logique. Elle le sentit se crisper et porta une main à ses lèvres tout en arquant ses sourcils. Avait-elle fait quelque chose de mal ? S'était-elle trompée dans les dosages de chakra..non bien sûr que non, simplement, cet homme là était dément. Juste dément. Dément, démon...était-il possédé. A cette pensée, Anzu fut parcourut d'un sombre frisson. Elle détestait les démons, et les combattre était pour elle un acte qui demandait trop de courage. Elle avait appris toutes les techniques de scellement et d'exorcisme dans ce domaine-là, ou presque toute et n'avait eu pour cas d'école que de simples petits possédés par des esprits. Non, les vrais démons, elle ne voulait pas avoir à faire à eux. Si bien qu'elle n'avait même pas vérifier si Keitaro en possédait un. Quelques minutes durent lui suffire pour se calmer et ce fut même un peu plus terrifiant quand il se figea pour se tourner vers elle. Son corps était trempé de sueur et l'effort demandé pour faire n'importe quoi l'avait essoufflé.

Elle se mordit la lèvre au ton de sa voix glaciale et blanche. Elle se raidit brusquement, sa faute ? En quoi ? Lui avait-elle fait mal au cours des soins prodigués. Peut-être, parfois certains dommages nécessite une quantité énorme de chakra qui peut un instant faire mal au blessé mais à ce point..Elle baissa le regard, un peu coupable et fronça les sourcils. Nin il ne fallait pas inverser les rôles. Elle redressa son regard, essayant de lui donner un minimum d'assurer avant de le planter dans celui de Keitaro. S'il n'avait pas été en aussi mauvaise condition, il aurait pu être beau, car derrière ces traits ravagés par la souffrance et la démence on pouvait encore deviner les vestiges d'une beauté peut-être pas tout à fait perdue. elle rassembla tout son courage et fit un pas, puis deux vers lui. Elle hésita longtemps avant de dire d'une petite voix :

"Je...écoutez...calmez-vous, il faut vous..reposez, après vous pourrez partir mais, vous pouvez rester ici...je pense que c'est plus raisonnable. D'accord ?"

Elle essayait de garder une voix apaisante et sans agressivité aucune. Il fallait le calmer, enlever cette lueur de démence et de dureté dans son regard pâle. Mais quelque chose qu'il était beaucoup plus intelligent qu'il ne le laissait paraître. Les fous avaient parfois une intelligence incroyable et les prendre pour des débiles ou des enfants attardés pouvait être fatal. Elle esquissa un pâle sourire espérant ainsi lui prouver sa sympathie. elle voulait encore croire qu'il ne portait aucun démon en lui. Elle ne voulait absolument pas se retrouver confronté à un Jiinchuriki ou à l'une de ces créatures pleine de chakra.

Cependant, s'il se montrait menaçant ou dangereux, elle serait obligée de sévir. Ses mains tremblèrent un peu à cette pensée et elle détourna son regard, puisant ses forces dans la tranquillité de la salle. Elle ferma les yeux et se dit que parfois, certaines personnes étaient antipathique envers les Temples et les Religions. Il n'était pas rares qu'elle croise des shinobis venant menacé le prêtre à la tête du Temple. Ces personnes-là qui venaient hurler et raler contre les divinités possédaient un esprit trop étroit. elle doutait qu'il fasse partir de ces gens là, mais il pouvait rester sceptique face aux pouvoirs spirituels qu'elle vénérait. Elle ouvrit ses yeux et braqua de nouveaux ses prunelles sur l'homme qui continuait de la regarder.

Elle s’était raidie, l’avait-il effrayé ? Ce n’était pas son but premier, il voulait simplement lui faire comprendre qu’en l’aidant, il avait retrouvé le fardeau de son existence. Il pouvait de nouveau percevoir et entendre l’univers autour de lui, et cela le mettait au supplice. Keitaro ne pouvait supporter ce monde médiocre et trop réel ? Il avait toujours préféré son monde intérieur, celui qui est en perpétuel mouvement, agité par des orages à nul autre pareil. En s’échappant de ce rassurant Pandémonium, le jeune homme avait retrouvé sa lucidité mais au pris d’un corps sujet à des pulsions électriques gigantesques.
Keitaro était un lâche, il voulait de nouveau retomber dans l’oubli, pour ne plus avoir conscience de cet enfer régit par des normes et une absence de spiritualité.
Pendant qu’il pensait, son regard était devenu vitreux, mais les yeux acérés de Anzu le ramenèrent à la réalité. Elle était déterminée, à l’aider probablement, cependant elle était en proie aux doutes

« - Je suis simplement fier d’avoir la capacité de distiller le Changement dans l’esprit des autres, comme un poison… »

Pendant que la prêtresse le dévisageait, il se prêta lui aussi à une analyse minutieuse de la jeune femme. Il parcourut son visage, son corps et ses détails. Pour un esprit sain, elle serait sans doute magnifique, mais Keitaro avait une autre définition de la beauté. Il aimait Lui et Lui s’aimait lui-même. Une phrase incohérente qui pourtant veut tout dire pour le jeune homme.

- Je suis d’accord pour rester ici, mais je crois que j’ai un peu froid. Où sommes nous et qui êtes vous ?

« - Chose étrange, elle vibrait de plusieurs couleurs, comme si d’Autres l’habitait »

Invité

Anzu écarquilla de nouveau les yeux, définitivement effrayée, elle baissa le regard et serra son poings. Elle avait une folle envie de reculer, s'éloigner de lui comme on s'éloignerait de la peste. Mais elle ne devait pas, il fallait qu'elle le guérisse non ? c'était son devoir, son éthique propre. Il était comme perdu dans un monde psychédélique que seul lui pouvait comprendre, loin de la réalité, proche de la démence. Proche de son "Moi". Un monde qu'elle pouvait à peine effleurer, même en y mettant tout sa bonne volonté. Elle ne pourrait être qu'une voix étrangère et extérieure qui l guiderait, mais pour cela, autant qu'il veuille être guidé. Il était donc d'accord pour rester, cette phrase la surprit et la sortit de sa semi-terreur soudaine. Elle reporta un regard plus doux sur lui et hocha la tête, il avait froid. Sans répondre à sa question, elle lui tourna le dos, craignant tout de même qu'il l'attaque mais pour que cela marche, elle devait un minimum avoir confiance en lui et en elle. Elle fit un pas pour se diriger vers l'armoire, dans un coin de la salle quand il récita une phrase qui pour Anzu n'avait aucun sens. Elle se dit qu'il n'était vraiment pas comme un esprit sain . Un relent de déjà vu sur des cas de possédé la fit frissonner. La Possession, elle se figea et joignit ses mains tout en fermant les yeux. Une fois réouverts, le gris du Makkura Sharingan avait fait le siège de leur couleur verte habituels et trois virgules noires trônaient autour de sa pupille. Elle avait besoin de la protection des morts qu'elle ne sollicitait que rarement. Cette homme la terrifiait, tout en continuant d'avancer, elle compta le nombre de mort dans cette grande salle. Quatre en tout, donc un petit garçon, le reste était des hommes.

Elle arriva devant l'armoire et l'ouvrit avant d'en sortir un kimono d'hiver pour homme. Parfois quand on accueillait des personnes au temple, on leur fournissait des vêtements, d'où une garde robe toujours pleine. Elle ferma lentement l'armoire et retourna vers Keitaro, un mort la suivit curieusement mais elle ne fit pas attention, étant habituée à leur présence. Elle serrait le kimono d'homme fort dans ses bras, contre elle. Elle arriva alors près du fou, et posa le kimono sur un pan de la table où il était allongé. Doucement, elle fit un geste pour lui retira les loques qui lui servaient de vêtements, il eut un mouvement brusque..spasme involontaire ou réelle résistance ? Pour ne pas tenter le Diable et rester prudente, elle se recula d'un pas.

"Vous êtes..au Temple du Feu, près de Konoha. Tenez, mettez ce kimono, il est à vous, vous aurez plus chaud ainsi. Je peux également vous apporter de la nourriture...ou à boire.."

Elle préférait lui apporter une raison saine mais autant y aller doucement. Elle lui fit un sourire un peu plus consistant et un autre mort vint vers elle. Ils avaient donc compris et l'encadraient de manière protectrice en observant Keitaro. Ils ne pourraient rien faire contre lui, en revanche si un esprit ou un démon l'habitait alors là, ils pourraient être utile. Elle mit une de ses mèches brunes derrière son oreille et tenta de garder ce ton conciliant :
Je suis Anzu Uchiwa et vous ?."
Elle s'assit au bord de la grande table en marbre, près de lui qui était assis, redressé et posa ses mains sur ses genoux, comme le ferait une petite fille sage qui s'apprêterait à écouter une histoire. Le petit garçon mort vint également près d'elle. Sa gorge était violacée comme si on l'avait étranglé. Elle retira ses mans alors que le petit mort désirait posée sa tête sur ses genoux. Une fois fait, elle eut un sourire attendrissant et posa une de ses mains sur le crâne touffu de l'enfant qui n'était autre qu'une sorte de mort vivant.

« - J’ai envie de rire. Pour la première fois depuis longtemps, je suis simplement heureux et j’ai toutes mes perceptions. Je peux rire sans être proche de cette extase presque religieuse ! Hors de ce cachot il y a le Monde, qui tourne sans m’attendre…C’est fabuleux, je pense à nouveau ! »
Il avait oublié le Fulgurant, une douce euphorie s’était emparée de son être. Il se ressentait Lui sans être Autre. La liberté de l’esprit et des sens lui paraissait comme un formidable cadeau, qui prenait tout sa signification car éphémère.
Elle avait dit son nom mais lui ne pouvait rendre la politesse. Son Foudroyant gardait ce secret pour lui, et il n’y avait accès que lorsque eux deux étaient en osmose. En revanche Anzu avait donné corps à cet endroit :
- Un temple ? dit-il en enfilant le kimono que lui tendait la jeune femme, me voila bien tombé. Un édifice regroupant des hommes et des femmes endoctrinés autour d’une foi irrationnelle, futile et inutile.
Même si il chérissait désormais cette lucidité retrouvée, il n’acceptait pas le fait qu’elle était à l’origine de ce renouveau. Il ne voulait rendre de compte qu’à lui-même et ne supportait pas d’avoir de dette. La dernière fois que quelqu’un l’avait aidé, le jeune homme l’avait bien mal remercié.
- Je veux sortir d’ici…c’est trop étroit, et je veux manger aussi, des aliments secs, et pas d’eau.
Il se leva, et sentit une crispation douloureuse dans son bras droit. La foudre continuait de palpitait dans son corps, et déréglait les messages électriques de ses nerfs. Il frotta ses muscles douloureux et attendit qu’Anzu le fasse sortir.

Invité

- Un temple ? Un édifice regroupant des hommes et des femmes endoctrinés autour d’une foi irrationnelle, futile et inutile.

Anzu fronça simplement les sourcils en guise de signe de contrariété. Quelle offense, rare étaient ceux qui après avoir été sauvés par le Temple se permettaient de tels égards de politesse. de plus, il aurait au moins pu lui donner son nom. La jeune prêtresse jura intérieurement, maintenant c'était confirmé, cet homme n'était pas sain et bien dérangé si on voulait son avis. Bien sûr, elle ne pouvait déduire cela de sa simple phrase antipathique vis à vis du Temple. Mais peu importait, depuis son arrivée ici quelque chose clochait et le reste des évènements n'allait que le prouver. Elle l'observa enfiler le kimono avec un regard neutre, surtout pas juge ou perçant.

- Je veux sortir d’ici…c’est trop étroit, et je veux manger aussi, des aliments secs, et pas d’eau.

Apparemment, il n'avait pas réellement compris à qui il s'adressait. Un minimum de respect et de politesse auraient été convenues même de la part d'un être sans foi, ni loi. Le Temple accueillait tout le monde et la règle tacite voulait qu'il soit un lieu totalement neutre. Elle se redressa alors, maîtrisant parfaitement le début de colère qui montant en elle. Ici ce n'était pas un restaurant à la carte mais après tout, c'était elle qui lui avait proposé un repas. Elle l'observa se lever à son tour et ne dissimula pas sa satisfaction derrière un maigre sourire quand elle le vit souffrir. Il devait bien mériter une leçon d'humilité celui-là..ou plutôt celui-ci, car si un démon se terrait bel et bien dans ce corps, elle n'aurait aucune pitié. Mais pour l'instant, elle n'avait aucune preuve, rien même pas dans l'aura du jeune homme et elle ne désirait pas se précipiter. Surtout que les démons elle détestait ça alors, elle voulait lui donner jusqu'à la dernière chance de montrer qu'il était sain. Ce dont elle doutait fortement à présent.

"Bien, suivez-moi alors."

Elle le conduit à l'extérieur, dans le grand jardin du Temple. Un jardin entretenu chaque jour dans une harmonie parfaite, typiquement japonais. Il y avait des petits cours d'eau, des ponts, et des étangs ainsi que des sentiers. Elle aimait y jouer étant petite. Ce jardin était interdit aux visiteurs mais elle considérait celui-ci comme un cas à part. ce jour là la couleur du ciel était pâle, mais la lumière présente, ce qui rassura la prêtresse. Elle rencontra un apprenti prête et lui demanda d'apporter ce qu'il fallait au convalescent.

Quelques minutes plus tard, l'apprenti ramena une nappe qu'il étendit sur l'herbe verte et une grande assiettes de divers variétés de fruits secs. Anzu prit place à genou sur la nappe, devant l'assiette et d'un geste poli de la main invita l'homme à en faire de même.

"s'il vous plaît, prenez place. J'espère que cela vous conviendra."

On ne luttait pas le feu par le feu. La seule arme dont disposait Anzu était la patience et la sagesse.

« - Suis-je inerte ? Une pierre évolue-t-elle plus que moi ? Suis-je inaltérable ? Condamné à ne pas changer, à rester le même. Pourtant j’ai vu l’infini et cela m’a donné accès à des connaissances d’un niveau bien supérieur aux sens humaines. Ne suis-je donc pas, une figure divine ? Un dieu moderne ? »
- Je déteste toutes formes de religion, je considère que ce n’est qu’un conditionnement permanent qui ne s’interroge que sur ce qui DOIT exister et sur ce qui ne peux exister. La foi est le déni de la réalité, qui ne s’appui que sur des infondés. De plus, elle est, la plupart du temps, source de mésentente entre les hommes, doctrine d’intolérance. Mais elle prend plusieurs formes, la seule que je peux supporter c’est celle que vous semblez suivre. Là, avec votre regard de pitié et votre compassion, à croire rageusement que vous êtes mieux lotis que moi. Mais le résultat sera le même, quelque soit votre dieu, si il existe, il ne vous dira jamais rien…
Keitaro s’assit dans l’herbe, elle était légèrement humide et brunit au contact du jeune homme. Alors il commença à se servir, tout en mâchonnant ses fruits, il dévisagea la femme face à lui. Ses yeux plein de fièvre et d’ardeur, avait-elle vraiment besoin d’une quelconque religion pour libérer la nature qui était la sienne. Une personne généreuse et soucieuse du bien être d’autrui. C’est ce que voulait lui faire comprendre le Jinchuuriki, de ne pas croire que c’est grâce à sa ferveur qu’elle était là, face à lui, douce.
Même si ses sentiments actuels ne semblaient pas vraiment se prêter à un élan d’affection pour son jeune malade. Effectivement, son aura avait viré au cramoisi, signe d’une agitation intérieure assez intense.
« - J’ai toujours été très réceptif aux émotions des gens. Chacun d’entre eux représente à mes yeux un astre coloré. »

Hi no Kuni

Konoha no Satô

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Konoha no Satô

Hi no Kuni

Konoha no Satô